mardi 9 avril 2024

L'oubli comme fondement de l'existence : une exploration philosophique.

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Dans la quête éternelle de compréhension de l'existence humaine, un élément souvent négligé mais d'une importance cruciale émerge : l'oubli. Dans cet article, nous explorerons le rôle de l'oubli dans la formation de l'identité individuelle, dans la construction du savoir et dans la recherche de sens dans notre monde complexe et changeant.

L'oubli et l'identité :

L'identité individuelle est souvent considérée comme le produit de nos expériences passées, de nos souvenirs et de nos interactions sociales. Cependant, l'oubli joue un rôle tout aussi important dans la construction de notre identité. En laissant derrière nous certains souvenirs et en effaçant d'autres, nous façonnons continuellement notre perception de nous-mêmes et notre place dans le monde.

L'oubli et le savoir :

Dans notre quête de connaissance, nous sommes constamment confrontés à une abondance d'informations. L'oubli devient alors un outil essentiel pour trier, filtrer et assimiler ces informations. En laissant de côté les détails superflus et en mettant l'accent sur l'essentiel, nous pouvons mieux comprendre et intégrer les vérités fondamentales de notre existence.

L'oubli et la quête de sens :

Dans un monde marqué par le changement constant et l'incertitude, la recherche de sens devient une préoccupation centrale pour de nombreux individus. L'oubli, loin d'être un obstacle à cette quête, peut être vu comme un catalyseur de notre exploration du sens de la vie. En abandonnant les attachements aux versions passées de nous-mêmes et en embrassant l'impermanence de toute chose, nous pouvons trouver une liberté nouvelle et une clarté de vision.

Conclusion :

Dans notre fascination pour la mémoire et la conservation du savoir, nous avons tendance à négliger l'importance de l'oubli dans notre vie quotidienne et dans notre compréhension du monde. Pourtant, l'oubli est un pilier fondamental de notre existence, nous permettant de façonner notre identité, de naviguer à travers le flux constant d'informations et de trouver un sens profond dans nos vies éphémères. En reconnaissant et en embrassant le pouvoir de l'oubli, nous pouvons peut-être découvrir de nouvelles perspectives sur nous-mêmes et sur le monde qui nous entoure.

Soyez le Genre de Personne que Vous Voulez que les Autres Pensent que Vous Êtes.

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Il est dit que l'image que nous projetons aux autres est souvent le reflet de nos aspirations les plus profondes. Aujourd'hui, je suis ici pour partager avec vous une idée puissante : "Soyez le genre de personne que vous voulez que les gens pensent que vous êtes."

Imaginez un instant que vous avez le pouvoir de sculpter la perception que les autres ont de vous. Que feriez-vous de ce pouvoir ? Voudriez-vous être perçu comme quelqu'un d'inspirant, de bienveillant, de courageux, ou peut-être même de visionnaire ? Quel que soit le trait de caractère que vous désirez incarner, je vous exhorte à l'adopter pleinement dans votre vie quotidienne.

En choisissant consciemment d'agir selon les valeurs et les qualités que vous admirez chez les autres, vous créez une harmonie entre votre être intérieur et votre comportement extérieur. Vous devenez authentique, congruent, et par conséquent, plus crédible aux yeux des autres.

Prenons un moment pour réfléchir à l'impact que cela peut avoir dans nos interactions personnelles et professionnelles. En étant la personne que nous voulons que les autres perçoivent, nous devenons des modèles, des sources d'inspiration pour ceux qui nous entourent. Nous encourageons les autres à s'élever, à viser plus haut, à être la meilleure version d'eux-mêmes.

Mais ce processus ne se limite pas à influencer les autres. En effet, il s'agit aussi d'une transformation profonde de soi-même. En nous efforçant d'incarner les qualités que nous admirons, nous cultivons ces vertus en nous-mêmes. Nous devenons des individus plus résilients, plus empathiques, et plus alignés avec nos valeurs fondamentales.

Certes, ce chemin n'est pas toujours facile. Il exige de la discipline, de la patience et de la persévérance. Cependant, je suis convaincu que chaque petit pas que nous faisons dans cette direction nous rapproche un peu plus de la personne que nous aspirons à devenir.

Alors, je vous invite tous aujourd'hui à vous engager à être le genre de personne que vous voulez que les autres pensent que vous êtes. À chaque interaction, à chaque décision, rappelez-vous de cette puissante affirmation et laissez-la guider vos actions.

En conclusion, souvenons-nous que notre plus grande influence réside dans notre capacité à être authentiques, à incarner les valeurs qui nous tiennent à cœur, et à inspirer les autres par l'exemple. Ensemble, en devenant les meilleurs versions de nous-mêmes, nous pouvons véritablement changer le monde pour le mieux.

Je vous remercie.

La Victoire sur Soi : Un Triomphe Intérieur

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Introduction :
La vie est un champ de bataille où nous sommes constamment confrontés à des défis, des obstacles et des adversités. Au cœur de cette lutte perpétuelle se trouve un défi encore plus grand : la victoire sur soi-même. Cette notion, souvent attribuée à divers philosophes et leaders, souligne l'importance de surmonter nos propres limitations, peurs et faiblesses. Dans cette dissertation, nous explorerons en profondeur pourquoi la plus grande victoire réside dans la conquête de soi-même.

Développement :

1. La conquête de soi-même :
   - La victoire sur soi-même implique de maîtriser ses émotions, ses impulsions et ses pensées.
   - Cela nécessite une introspection profonde pour identifier nos faiblesses et nos zones de développement.

2. La résilience face à l'adversité :
   - Triompher de ses propres démons internes renforce notre capacité à faire face aux défis extérieurs.
   - La résistance mentale développée dans ce processus nous rend plus aptes à surmonter les épreuves de la vie.

3. L'autodiscipline et la persévérance :
   - La victoire sur soi-même exige une discipline personnelle et un engagement à long terme.
   - Cette discipline nous permet de rester concentrés sur nos objectifs malgré les distractions et les tentations.

4. L'épanouissement personnel :
   - En surmontant nos propres limites, nous découvrons notre véritable potentiel.
   - Cette réalisation conduit à un sentiment de confiance en soi et de satisfaction personnelle profonde.

Conclusion :
En conclusion, la plus grande victoire dans la vie est celle que nous remportons sur nous-mêmes. En maîtrisant nos pensées, nos émotions et nos actions, nous sommes en mesure de surmonter les obstacles qui se dressent sur notre chemin et d'atteindre des sommets que nous n'aurions jamais cru possibles. C'est dans cette conquête intérieure que réside la véritable essence du succès et de l'épanouissement personnel.

Le courage : une exploration de la vertu entre la peur et l'audace.

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Introduction :
Le courage, souvent loué comme l'une des plus grandes vertus humaines, est un concept complexe qui se situe à la frontière délicate entre la peur et l'audace. Cette recherche examine la nature profonde du courage en tant que juste milieu entre ces deux extrêmes, en se basant sur des perspectives philosophiques, psychologiques et éthiques.

Analyse des perspectives philosophiques :
Dans la philosophie antique, Aristote a évoqué le courage comme une vertu morale, située entre la peur et l'audace. Pour lui, le courage consiste à agir avec fermeté face à la peur tout en évitant la témérité. Cette notion de juste milieu est également présente dans la pensée stoïcienne, où le courage est considéré comme la force de l'âme à affronter les épreuves avec résolution et équanimité.

Analyse des perspectives psychologiques :
En psychologie, le courage est souvent associé à la résilience et à la capacité à surmonter l'adversité. Les psychologues soulignent que le courage implique la confrontation consciente de la peur, suivie d'une action délibérée en dépit de celle-ci. Cette capacité à agir malgré la peur est considérée comme un trait de caractère essentiel pour la santé mentale et le bien-être émotionnel.

Analyse des perspectives éthiques :
Du point de vue éthique, le courage est souvent lié à la notion de responsabilité morale et d'intégrité personnelle. Les philosophes éthiques soulignent que le courage implique parfois de défendre des principes ou des valeurs, même lorsque cela implique des risques personnels. Agir avec courage peut donc être perçu comme un devoir envers soi-même et envers autrui.

Conclusion :
En conclusion, le courage peut être compris comme un juste milieu entre la peur et l'audace, combinant la prudence avec la détermination. Cette vertu complexe demande à la fois une compréhension profonde de ses propres limites et une volonté ferme d'agir malgré celles-ci. En explorant les perspectives philosophiques, psychologiques et éthiques sur le courage, nous pouvons mieux appréhender la nature de cette vertu fondamentale et son importance dans la vie humaine.

La sagesse face à la peur de la mort : une exploration philosophique.

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Introduction :
La peur de la mort est l'une des préoccupations les plus profondes de l'humanité, souvent source d'anxiété et d'angoisse. Cependant, certains philosophes soutiennent que la compréhension véritable de la nature de la vie et de la mort peut dissiper cette peur. Cette recherche examine cette affirmation à travers une analyse des perspectives philosophiques sur la mort et la vie après la mort.

Analyse des philosophies antiques :
Dans les philosophies antiques, comme le stoïcisme et l'épicurisme, la mort est souvent considérée comme une partie naturelle de l'existence humaine. Les stoïciens, par exemple, prônent l'acceptation sereine de la mort comme un événement inévitable et naturel. De même, l'épicurisme encourage la recherche du plaisir modéré et la tranquillité de l'âme, minimisant ainsi la crainte de la mort.

Analyse des perspectives religieuses :
Les perspectives religieuses offrent également des réponses à la peur de la mort. Dans certaines traditions religieuses, comme le bouddhisme et le christianisme, la mort est perçue comme le passage vers une existence ultérieure, ce qui peut atténuer la crainte de l'inconnu. La croyance en une vie après la mort offre un sentiment de continuité et de transcendance au-delà de la mortalité physique.

Analyse des perspectives philosophiques contemporaines :
Dans la philosophie contemporaine, des penseurs comme Albert Camus ont abordé la question de la mort sous l'angle de l'absurdité de l'existence. Camus soutient que la vie humaine est intrinsèquement absurde, mais que c'est précisément cette absurdité qui confère à la vie sa valeur et son sens. Ainsi, la conscience de la finitude de la vie peut enrichir notre expérience en lui donnant une urgence et une intensité particulières.

Conclusion :
En conclusion, la compréhension de la mort comme une partie inévitable et naturelle de l'existence humaine peut aider à dissiper la peur de l'inconnu. Les perspectives philosophiques antiques, religieuses et contemporaines offrent des voies différentes pour aborder cette question fondamentale. En fin de compte, la sagesse consiste peut-être à reconnaître que la mort fait partie intégrante de la vie et à vivre pleinement chaque instant dans cette conscience.

Impact des habitudes sur la diversité des natures humaines

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Introduction :
La diversité des comportements et des caractères humains est une réalité observable dans toutes les sociétés. Cependant, certains philosophes et penseurs soutiennent que malgré cette diversité apparente, les natures humaines partagent des similarités fondamentales. Cette affirmation soulève la question de savoir dans quelle mesure les habitudes individuelles peuvent influencer et parfois même éloigner les hommes les uns des autres. Cette recherche explore l'impact des habitudes sur la diversité des natures humaines, en examinant les théories philosophiques, psychologiques et sociologiques pertinentes.

Analyse des théories philosophiques :
Des philosophes comme Aristote ont soutenu que les êtres humains ont une nature commune qui se manifeste à travers leurs capacités rationnelles et leur désir de vivre en société. Cependant, les habitudes individuelles peuvent diverger considérablement, influençant ainsi la façon dont les personnes interagissent avec le monde et les uns avec les autres.

Analyse des théories psychologiques :
En psychologie, la notion d'habitude est souvent étudiée dans le cadre de la théorie de l'apprentissage. Les psychologues ont montré que les comportements humains sont largement conditionnés par les habitudes acquises au fil du temps. Ces habitudes peuvent contribuer à façonner la personnalité individuelle et à différencier les individus les uns des autres.

**Analyse des théories sociologiques :**
La sociologie examine comment les habitudes individuelles sont influencées par les normes sociales et les structures institutionnelles. Les sociologues soulignent que les habitudes peuvent être façonnées par des facteurs tels que la classe sociale, l'appartenance ethnique et le contexte culturel, contribuant ainsi à la diversité des comportements humains au sein d'une société donnée.

Conclusion :
En conclusion, bien que les natures humaines puissent partager des traits communs, les habitudes individuelles jouent un rôle crucial dans la différenciation des individus. Les habitudes façonnent non seulement les comportements individuels, mais également les interactions sociales et les dynamiques communautaires. Comprendre l'impact des habitudes sur la diversité des natures humaines est essentiel pour mieux appréhender la complexité de la condition humaine et favoriser la compréhension mutuelle au sein de la société.

Une vie de travail est-elle une vie réussie ?

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« Il est travailleur, c’est un courageux » ; « il ne doit sa réussite qu’à lui-même » : ces expressions montrent l’estime qu’on porte à ceux qui réussissent à force de travail. Mais ce jugement est-il encore correct lorsque le travail devient le principe de la vie ? Car la vie est brève et le bonheur la fin dernière de tout ce que nous entreprenons. Dans cette perspective il faut examiner si le travail est une manière satisfaisante d’occuper le temps de sa vie, s'il peut être le moyen de la rendre épanouie et heureuse ? Une vie consacrée au travail est-elle une vie accomplie ou une vie manquée ? Pour en décider, il faudrait posséder une représentation objective de la vie réussie. Est-ce possible étant donné la diversité des conceptions de la vie désirable ? Et si une telle représentation était cependant possible, est-ce que réussir dans la vie signifie aussi réussir sa vie ?

                                                   I

Dans sa définition la plus simple le travail est l’activité au moyen de laquelle nous produisons de quoi satisfaire nos besoins et avant tout nos besoins vitaux. Mais contrairement à l’animal l’homme produit au-delà des besoins, de manière à satisfaire autant qu’il le peut ses désirs. Le travail permet donc de pourvoir au bien-être, dont la somme totale peut être identifiée au bonheur. Sous cet angle le travail apparait alors comme la plus nécessaire et la plus utile des activités. Comme d'’autre part nous ne travaillons jamais de manière isolée, même lorsque nous travaillons seuls, puisque les outils ou les machines sont issus du travail des autres et que les biens ou les services que nous produisons leur sont destinés, il a aussi cet avantage de nous insérer dans le tissu des relations sociales, ce qui est fondamental pour un être dont la sociabilité est une caractéristique éminente.

Mais il faut aussi considérer les effets vertueux que l’acte de travailler a sur la personne de celui qui travaille. La fabrication d’un objet, même modeste, exige la mobilisation de capacités mentales, morales et techniques qui vont d’ailleurs se renforcer au fil des travaux : il faut se concentrer, être patient, utiliser et souvent compléter ses connaissances et ses compétences techniques. En ce sens le travail nous améliore, subjectivement et objectivement. Objectivement, parce qu'il nous fait acquérir et développer nos savoirs et nos savoir-faire, parce que nous lui devons nos moyens matériels ; subjectivement, parce qu’il développe nos qualités morales et mentales, qu’il nous donne une discipline : le travail est à l’origine du développement de nos capacités et de notre maitrise de soi, qui sont les éléments concrets de la liberté de notre volonté.

Ainsi en travaillant l’homme travaille à se construire lui-même, c'est-à-dire à concrétiser ce qu’il est. Le travail est comme la signature de notre espèce ainsi qu'un facteur décisif de l’orientation de son devenir comme l’avaient remarqué des penseurs aussi différents que Bergson -lorsqu’il dit qu’homo faber est plus apte à caractériser l’espèce humaine qu’homo sapiens- et Marx, pour qui le travail est l’activité par laquelle l'homme crée les conditions de sa réalisation intégrale.

Personne ne semble donc perdre son temps à travailler et rien ne parait faire obstacle à ce qu'un individu trouve dans la vie laborieuse la forme et le contenu de son bonheur s’il en a le goût et les dispositions.

Mais on entend aussi des critiques à l’encontre de ce genre de personne (« il ne pense qu’à son travail » ; « il n’a plus de temps pour sa famille et ses amis ») qui suggèrent que des valeurs nécessaires à l'accomplissement de la vie ont été délaissées.

Ces critiques sont-elles fondées ? Est-ce qu’il peut exister un critère permettant de juger objectivement de la réussite ou de l’échec d’une vie ?

                                               II

A première vue, cela semble assez douteux. D'abord parce que nos sociétés sont largement organisées autour des activités économiques ; ensuite parce que, comme démocraties, elles ont parmi leurs principes fondamentaux la reconnaissance de la diversité des manières de vivre. Personne ne semble alors avoir le droit de juger la manière de vivre d’un autre, pour autant qu’il dispose lui aussi du droit de vivre comme il l’entend. Précisons néanmoins que ce principe plaide implicitement en faveur de la vie de travail, du fait son utilité sociale, le mode de vie oisif étant simplement tolérée au nom de la liberté.

Ensuite parce que pour juger de la réussite ou de l'échec d'une vie, il faut avoir pour critère un concept universellement applicable et entièrement déterminé du bonheur. Ce qui est impossible de dire pour des êtres différents, irréductibles les uns aux autres comme le sont les hommes. Certes le bonheur est bien, généralement parlant, une seule et même chose : un état durable de complète satisfaction. Mais certains penseront l’atteindre en consacrant un minimum de temps à leur travail et un maximum à leurs loisirs, quitte à mener une vie modeste ; tandis que d’autre ne trouveront de sens à leur vie qu’en s’engageant corps et âme dans le travail et en réussissant socialement. Le bonheur est un concept indéterminé, comme l’a montré Kant, qui varie avec chacun ou avec la situation de chacun ; c’est un « idéal de l’imagination » ce qui rend impossible « la définition de règles pouvant y conduire à coup sûr ». Dès lors comment pourrions-nous donner tort aux uns et raison aux autres ?

Toutefois, si les hommes sont différents, la condition humaine est unique et la vie de tous les hommes est au fond la même : elle débute avec la naissance, qui nous lie affectivement à d’autres, et s’achève par la mort qui nous en sépare; elle est conduite par le désir d’être heureux, qui est le principe latent de tout ce que nous entreprenons. D’autre part l’homme est un être pensant qui ne peut s’empêcher d’évaluer la valeur des fins qu’il poursuit, ce qui l'amène à concevoir et à désirer l'idée d'une fin dernière qui est seule à même de le satisfaire. Ce désir d’absolu, d'accomplissant intégral, ne peut pas être ignoré ou écarté, même lorsqu'on s’absorbe entièrement dans son travail. Ainsi, si personne ne peut définir le bonheur de tous, tous les hommes ont conscience de rechercher une forme d'existence qui les convaint qu'ils ne vivent pas en vain, que le temps de leur vie est véritablement mis à profit. On pourra donc juger de la réussite d'une vie suivant son aptitude à s’approcher au plus près de cette forme idéale d’existence. Si donc le contenu du concept du bonheur n’est pas déterminable, au moins peut-on avancer la généralité de ce critère pour caractériser objectivement les formes d’activité et le type d’existence qui font une vie réussie.

Ainsi, contrairement à ce qu’on pouvait croire un peu rapidement, il est à la fois possible et légitime de juger les différentes manières de vivre des hommes en se demandant si elles sont des manières de remplir idéalement le temps d’une vie étant donné sa limitation et le désir d'absolu qui est présent en chacun. Une vie réussie peut-elle alors revêtir la forme d’une vie de travail ?

Examinons alors la forme d’activité qu’est le travail et demandons-nous si elle est susceptible de produire une vie et un type d’humanité parfaitement accomplis.

Le travail, a-t-on dit, est l’activité par laquelle l’homme produit de quoi satisfaire ses besoins. Le besoin c’est ce qui est nécessaire, soit absolument (les besoins vitaux) soit relativement comme lorsqu’on a besoin d’un marteau ou d’un téléphone. Ainsi quelle que soit la forme que prend le besoin, la complexité du travail exercé –boulanger ou ingénieur-, la nature des conditions dans lesquelles on l’exerce –plaisantes ou exécrables- et notre sentiment à son égard –vocation ou choix par défaut ? - c’est toujours par nécessité qu’on travaille, et dans un esprit intéressé. On définira donc rigoureusement le travail comme cette partie de notre activité que nous impose la nécessité de produire de quoi satisfaire nos besoins

Quelle est alors la valeur de cette activité dans la hiérarchie des fins dernières de l’humanité ?

                                               III

Rappelons que le travail n’est qu’une des formes de l’activité humaine, ce qui déjà en relativise la valeur, à l’encontre de l’idéologie contemporaine pour laquelle toute activité est un travail et chacun de ses produits une marchandise, sinon en fait du moins en droit. Car si on considère l’essence de l’activité, on ne nommera pas travail l’effort que déploit l’artiste dans son œuvre, le scientifique dans sa recherche, l’alpiniste dans son ascension, quand bien même en tirent-ils un revenu : l’élément du gain est ici la conséquence accidentelle de l’activité, il n’en est pas le principe et n’en définit pas la nature. C’est dans un autre esprit qu’on développe une recherche fondamentale (satisfaire une curiosité intellectuelle, un désir de savoir) et une application technique (dont enjeu est pratique ou économique). C’est encore plus vrai du temps passé à préparer un repas pour sa famille ou ses amis, ou de celui qu’on consacre à une activité bénévole ou politique.

Œuvrer est donc tout autre que travailler, de même agir socialement ou politiquement. Ces activités exigent elles aussi des efforts, des connaissances et des compétences, mais elles se déploient dans une perspective qui n'est pas celle du travail : le travail est commandé par la nécessité; il mobilise les capacités humaines de manière contrainte et dans l’horizon limité de la satisfaction du besoin ou du gain; de ce fait ces capacités ne sont pas mobilisées de manière libre et complète que sont mobilisées les capacités humaines ; d’où l’ennui qui nous y prend souvent, et la régression de nos capacités au fil des années ; celui-ci était créatif, bon mathématicien et passionné de littérature au temps de ses études ; le voilà conformiste par routine, ayant oublié jusqu’à ses premiers théorèmes. Cet autre était idéaliste, généreux dans sa jeunesse ; le voilà devenu carriériste et sans états d’âme. De même la relation sociale au travail n’est que partiellement une relation humaine puisque l’autre n’est pas considéré comme tel, mais, au mieux, comme un partenaire dans un projet commun, au pire comme un chef ou un subordonné. Au travail on a des collègues, pas des amis ; et lorsqu’on y a des amis, on constate à quel point il est difficile de travailler avec du fait de la logique de la relation de travail. Ainsi si le travail n'est pas un esclavage, reconnaissons qu'il enferme dans une cage de fer les aspirations et les idéaux de ceux qui dont il est devenu la raison de vivre. Ceux-ci auront oublié que le travail n’est qu’un moyen et que la jouissance de l’existence est la fin ; il leur manquera cette forme d’esprit désintéressé dans la relation aux autres et aux choses qui est à l’origine de la culture intégrale des facultés humaines –notre aptitude à sentir, à aimer et à penser- et qui la seule raison dernière concevable de notre existence.

*

Nous nous étions demandé si une vie de travail pouvait être une vie réussie. Nous savons maintenant que cela ne permet pas un accomplissement de la vie. Nous avons en effet montré que même si le travail est essentiel nous pouvions le juger objectivement selon l’idée d’un accomplissement intégral de l’humanité et qu'à cet égard la vie de travail se révélait insuffisante. Une vie réussie suppose aussi un genre esprit et des formes d’activités qui ne sont pas de l’ordre du travail mais de ce que l'antiquité regroupait sous le terme de loisir.

L'oubli comme fondement de l'existence : une exploration philosophique.

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